"Écouter la voix des haricots" : tel est le secret de Tokue,
une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui
accompagne mes dorayaki, des
pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son
échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses
talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et
disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la
leçon qu'elle lui a fait partager.
Les délices de Tokyo
Titre original : AN
Auteur : Durian Sukegawa
Traduction : Myriam Dartis-Ako
Édition : Albin Michel
Dépôt légal : avril 2017
I.S.B.N. 978-2-253-07087-0
Je viens de finir. Première chose, le résumé est très mal écrit. C'est
une horreur, même à recopier, ça ne rend en rien l'écriture du bouquin. C'est
un très joli bouquin, tout est prévisible, aucune surprise, on a tous lu ou vu
ce genre d'histoire au moins 10 fois. Malgré tout, c'est très agréable à lire,
très joli, très poétique. J'aime beaucoup. Maintenant, on va passer à la partie
qui n'apportera rien à personne sinon à moi même. Dans ce bouquin, à la fin,
Tokue écrit à Sentarô. Une lettre qui m'a troublé, qui m'a fait sentir
coupable, minable et fou de rage. En effet, dans cette lettre, elle explique
que chaque existence a une raison, un but, le but de faire vivre le monde.
C'est un peu le principe de la mythologie, si personne ne croit en lui, un dieu
ne peut exister, c'est pareil pour le monde, si personne ne le voit, il
n'existe pas. Dans cette lettre, Tokue parle des enfants qui meurent très
jeunes. Ma fille est handicapée, elle a une maladie génétique dégénérescente.
Sa vie sera pourrie (pour le côté physique, probablement cognitif aussi) et
elle ne sera pas longue. Et moi, son papa, j'essaie de faire en sorte que sa
vie soit chouette, avec sa mère, nous essayons de la faire se sentir bien, et
nous y arrivons même si elle nous aide beaucoup. Et je lis cette lettre et ai
envie de cracher à la gueule de la vie, et du monde, je me sens pris de
pulsions de destruction massive qui sont de suite arrêtées par la voix de ma
fille qui se met à chanter sur le balcon. Et oui, sa vie a un sens, une raison,
mais je ne peux m'empêcher de me dire que c'est très mesquin. Je me suis mis à
beaucoup moins accepter la "beauté" de la vie exactement au moment où
ce docteur nous a dit (en se sentant plus bas que terre) que la vie n'aimait et
n'aimerait jamais notre fille qui est une merveille. Ce livre est bon, cette
lettre fait tout le livre pour moi, et autant j'ai envie de la brûler et de
hurler à la face de chaque être de cette planète que tout est une blague de
mauvais goût, et puis au final, je me retrouve à regarder ma fille et me dire
que c'est la meilleure insulte que je peux envoyer à la vie. Oui je suis une
ruine, oui, tu as gâché la plus belle chose que nous ayons faite, mais tu vas
te prendre dans la tronche son bonheur et sa joie de profiter de toi! Je suis
un peu aigre sur ce sujet, désolé les lecteurs de vous infliger ça, mais voilà.
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