samedi 25 novembre 2017

Les délices de Tokyo

"Écouter la voix des haricots" : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne mes dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager.

Les délices de Tokyo
Titre original : AN
Auteur : Durian Sukegawa
Traduction : Myriam Dartis-Ako
Édition : Albin Michel
Dépôt légal : avril 2017
I.S.B.N. 978-2-253-07087-0


Je viens de finir. Première chose, le résumé est très mal écrit. C'est une horreur, même à recopier, ça ne rend en rien l'écriture du bouquin. C'est un très joli bouquin, tout est prévisible, aucune surprise, on a tous lu ou vu ce genre d'histoire au moins 10 fois. Malgré tout, c'est très agréable à lire, très joli, très poétique. J'aime beaucoup. Maintenant, on va passer à la partie qui n'apportera rien à personne sinon à moi même. Dans ce bouquin, à la fin, Tokue écrit à Sentarô. Une lettre qui m'a troublé, qui m'a fait sentir coupable, minable et fou de rage. En effet, dans cette lettre, elle explique que chaque existence a une raison, un but, le but de faire vivre le monde. C'est un peu le principe de la mythologie, si personne ne croit en lui, un dieu ne peut exister, c'est pareil pour le monde, si personne ne le voit, il n'existe pas. Dans cette lettre, Tokue parle des enfants qui meurent très jeunes. Ma fille est handicapée, elle a une maladie génétique dégénérescente. Sa vie sera pourrie (pour le côté physique, probablement cognitif aussi) et elle ne sera pas longue. Et moi, son papa, j'essaie de faire en sorte que sa vie soit chouette, avec sa mère, nous essayons de la faire se sentir bien, et nous y arrivons même si elle nous aide beaucoup. Et je lis cette lettre et ai envie de cracher à la gueule de la vie, et du monde, je me sens pris de pulsions de destruction massive qui sont de suite arrêtées par la voix de ma fille qui se met à chanter sur le balcon. Et oui, sa vie a un sens, une raison, mais je ne peux m'empêcher de me dire que c'est très mesquin. Je me suis mis à beaucoup moins accepter la "beauté" de la vie exactement au moment où ce docteur nous a dit (en se sentant plus bas que terre) que la vie n'aimait et n'aimerait jamais notre fille qui est une merveille. Ce livre est bon, cette lettre fait tout le livre pour moi, et autant j'ai envie de la brûler et de hurler à la face de chaque être de cette planète que tout est une blague de mauvais goût, et puis au final, je me retrouve à regarder ma fille et me dire que c'est la meilleure insulte que je peux envoyer à la vie. Oui je suis une ruine, oui, tu as gâché la plus belle chose que nous ayons faite, mais tu vas te prendre dans la tronche son bonheur et sa joie de profiter de toi! Je suis un peu aigre sur ce sujet, désolé les lecteurs de vous infliger ça, mais voilà.